Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 janvier 2020
Voici l’Agneau de Dieu
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Depuis dimanche dernier, nous sommes entrés dans la période liturgique du Temps ordinaire. Cette appellation est trompeuse. Elle pourrait laisser entendre qu’il existe des temps essentiels comme Noël et Pâques et un temps de moindre importance qu’on pourrait faire passer au second plan. Or ce qui a été premier, dans le développement de l’année liturgique, ce n’est ni Noël ni Pâques, c’est le dimanche, jour du Seigneur ; c’est le jour où l’on célèbre le Christ ressuscité vainqueur de la mort et du péché.
Ce Jésus dont nous venons de fêter la naissance a une bonne nouvelle pour toute l’humanité. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux bergers, et, à travers eux, aux petits, aux pauvres et aux exclus. Puis elle a été annoncée aux mages venus du monde païen. Ils ont été les premiers d’une très longue procession à se mettre en route vers les Christ Sauveur. Tout au long de l’année, nous sommes invités à découvrir les merveilles que le Seigneur a accomplies pour le salut du monde.
Cette libération était annoncée depuis plusieurs siècles par le prophète Isaïe. Nous nous rappelons que le peuple d’Israël avait été déporté en terre d’exil. Il y a beaucoup souffert de toutes sortes de brimades. Mais Dieu voit la souffrance des siens et il leur envoie son prophète pour leur annoncer la libération. Et surtout, il leur confie une mission : ils sont appelés “serviteur” de Dieu ; ils sont choisis pour manifester l’amour que Dieu porte à ses propres fils et aux nations païennes. Ce serviteur doit être la lumière des nations.
Le même Dieu compte sur chacun de nous malgré nos faiblesses. Il a envoyé son Fils Jésus pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Tous ont du prix à ses yeux, y compris ceux que le monde rejette. Il ne veut pas qu’un seul se perde. Et il compte sur nous, pauvres pécheurs, pour être porteurs d’espérance et de lumière pour toute l’humanité.
C’est aussi ce message que nous trouvons dans la seconde lecture : personne n’aurait imaginé que Saul le persécuteur des chrétiens deviendrait un grand apôtre de Jésus Christ. Sa rencontre avec lui sur le chemin de Damas a provoqué en lui un véritable retournement. Et tout au long des années qui ont suivi, il n’a cessé de témoigner de cette miséricorde du Seigneur. Son message d’aujourd’hui s’adresse à des nouveaux convertis. Ils sont amenés à découvrir que le Christ est venu pour tous. Les uns et les autres sont invités à devenir disciples et missionnaires. Jésus les appelle tous à la sainteté, y compris ceux qui sont tombés très bas. Tous ont du prix aux yeux de Dieu.
L’Évangile nous présente la rencontre entre Jésus et Jean Baptiste près du fleuve Jourdain ; Jean Baptiste voit Jésus qui s’avance au milieu de la foule des pécheurs. Inspiré d’en haut, il voit en lui “l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”. En fait, la traduction de ce verbe est trop faible ; il faut le comprendre au sens de “soulever”, “prendre sur soi”. Jésus est venu dans le monde pour nous libérer de l’esclavage du péché, en se chargeant des fautes de l’humanité. Tout cela, il l’a fait en aimant. Il n’y a pas d’autre façon de vaincre le mal, sinon l’amour qui pousse à donner sa vie pour les autres.
C’est ainsi que Jésus nous est présenté sous les traits du “serviteur” qui porte nos souffrances, “qui s’est chargé de nos douleurs”, jusqu’à mourir sur une croix. C’est la promesse d’Isaïe qui se réalise bien au-delà de toutes nos espérances. Il est le véritable “Agneau pascal” qui s’immerge dans le fleuve de notre péché pour nous purifier. Dieu ne nous abandonne pas. Il nous a aimés le premier “comme on n’a jamais aimé”. Nous venons de fêter à Noël la naissance du Christ sauveur. C’est l’irruption de Dieu chez les hommes pour leur apporter le salut.
Jean Baptiste voit en Jésus un homme qui se met dans la file des pécheurs pour se faire baptiser alors qu’il n’en a pas besoin. Il reconnaît en lui “l’Agneau de Dieu”. Un agneau, c’est faible et fragile ; c’est un symbole d’obéissance, de docilité et d’amour sans défense. Jésus nous est présenté comme cet agneau venu nous libérer de la masse énorme du mal qui nous accable. Malgré les attaques qu’il doit affronter, il supporte tout ; il reste soumis ; Jésus est ainsi ! Il est comme un agneau.
Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes disciples de Jésus “Agneau de Dieu”. Cela signifie que nous devons mettre l’innocence à la place de la méchanceté, l’amour à la place de la force, l’humilité à la place de l’orgueil, le service à la place du prestige. C’est une conversion de tous les jours. Mais nous ne sommes pas seuls dans ce combat. “Comme Jean, laissons faire Jésus ; laissons-le nous sauver ; laissons-le nous aimer en lui ouvrant notre cœur. Avec lui, nous entrerons dans la vie de Dieu Père, Fils et Saint Esprit”. (Pape François)
Nous te prions Seigneur, fais grandir en nous la foi pour que nous puissions, comme Jean Baptiste, te montrer aux hommes d’aujourd’hui et les conduire vers toi. Amen
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Sources : Revues Feu Nouveau – Fiches Dominicales – Elle est vivante la Parole de Dieu Homélies dominicales Année À (R. Houlliot) – François Selon saint Jean
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Nous entrons dans le ‘Temps Ordinaire’ de l’année liturgique ‘A’. Ce ‘Temps Ordinaire’ nous évoque notre ‘vie ordinaire’ de tous les jours, avec tout ce qu’elle comporte : les joies et les peines, le travail et les soucis, les moments de bonheur et d’adversité. Une vie souvent simple et sans faste ! C’est notre quotidien !
La vie ordinaire d’une personne travaillant pour subvenir aux besoins de sa famille, d’une mère veillant sur le bien-être de son foyer, d’un jeune scrutant son avenir, d’un malade souffrant sur son lit d’hôpital, d’une personne âgée cherchant du réconfort… La vie ordinaire de nous tous ! Nous essayons de la vivre en bonne intelligence avec tous ceux qui nous entourent… Mais parfois, le rythme de ce train-train quotidien nous semble lent et routinier. Tellement banal que nous trouvons l’effort quotidien désagréable.
Nous rêvons d’exploits et de prouesses au point de ne plus savoir apprécier les petits bonheurs simples parsemés dans notre vie. Nous ambitionnons à quelque chose de plus excitant que cette vie considérée comme trop ordinaire. Et des fois, nous nous mettons dans la tête l’idée que ‘si je vais à l’autre bout du monde, je trouverai mon bonheur’. Pourtant, une vie simple et épanouie peut nous remplir de joie et nous mène vers le chemin de la sainteté. Cette voie là passe souvent par de petites choses sans nom.
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente le tout début de la vie publique de Jésus. Le Messie que Jean Baptiste avait annoncé est là, devant lui. C’est Jésus de Nazareth. Rien ne le distingue des autres. Apparemment, un homme ordinaire comme tout autre ! Mais Jean a reconnu en lui « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Jean s’efface et invite ses disciples à suivre Celui qui va répandre la ‘Bonne Nouvelle’ au monde.
Cette invitation s’adresse également à nous tous aujourd’hui. Suivre le Christ dans notre quotidien, avec des hauts et des bas, ne consiste pas à réaliser des actions prodigieuses qui nous distinguent des autres. Dieu ne nous demande pas l’impossible, au-delà de nos forces, mais nous invite à accomplir avec amour les simples faits et gestes de tous les jours.
Nos modestes activités sont comparables à une toute petite semence et un rien de levain porteurs de grandes promesses : La graine minuscule pousse dans le secret de la terre et le levain lève la pâte dans le silence de la nuit, sans que personne ne s’en aperçoive (Mt 13:31-33). Ce sont souvent des défis sans prestige qui portent en soi une énergie interne créatrice, des exploits discrets qui métamorphosent les actes ordinaires de notre vie quotidienne.
« Venez et vous verrez » dit Jésus aux deux disciples de Jean cherchant timidement à Le suivre ce jour-là. Comme pour les premiers apôtres, Jésus nous invite, tout simplement, à venir le voir ‘chez lui’. Une sincère acceptation peut transformer complètement notre vie.
Nguyễn Thế Cường